Après s’être occupés de la Tour de TV, du Dom de Berlin et de la mairie de Schöneberg, Karl et Hans se sont associés à d’autres fous du vide pour déployer une pub géante sur l’immeuble Axel Ganz. Le bâtiment fait quand même 78 mètres de haut.
J’ai un ami musicien qui est triste. Il s’appelle Tenzin Gönpo. Il est né au Tibet en 1955, mais pour échapper aux soldats chinois qui arrachaient les enfants à leurs parents il a dû fuir son pays, caché dans les bras de sa mère. Il avait 5 ans. Après bien des péripéties, il est arrivé en France où il habite maintenant. Il est triste, car la Chine fait ce qu’elle veut et le monde entier regarde. Le monde a d’autres préoccupations, il se prépare pour les Jeux les moins Olympiques depuis ceux de 1936.
Il y avait 2 cm de neige ce matin et il faisait -2. Berlin est 8 fois plus grand que Paris. Pourquoi ces chiffres? Pour dire qu’aller en vélo de l’autre côté de la ville en ce moment c’est pas le pieds. Pourquoi je ne prends pas le métro ? Parce qu’il n’y en a pas. Pas de bus, pas de tram non plus. Rien. C’est la grève.
Il manque une lettre. Le O, qui est tombé bien bas, mais on lit quand même « Wrong world », mauvais monde. Que de la marque, du label, du global, du Nord Sud, du made in China.
Cher Monsieur Aldi, j’apprécie beaucoup vos harengs à la crème, votre prosciutto cotto, certains légumes et produits bios et vos yaourts, ce que j’apprécie moins c’est la manière dont tout est présenté, l’empilement en vrac n’est pas très valorisant pour le client, le manque de choix et le peu de caisses ouvertes donc les longues queues qui énervent. Cher monsieur Aldi, vous devez vous demander pourquoi je vous écris, tout le monde sait bien que dans les super marchés Hard Discount, c’est pas cher, donc les packagings sont laids, le choix inexistant, le peu de personnel est payé au lance-pierre et qu’il est donc de mauvaise humeur. De toute façon, les pauvres qui viennent dans vos magasins se foutent de tout ça, d’ailleurs même si les produits étaient empilés à même le sol, ils viendraient. Alors comment faites-vous avec Trader’s Joe.
Boire jusqu’a tomber dans le coma, c’est le jeu dangereux que pratiquent des gens de plus en plus jeunes. En Allemagne on appelle ça Kampftrinken – concours de boisson. Parfois, le coma est définitif. D’où cette campagne qui dit que celui qui a gagné un combat de boisson a perdu d’avance.
Si vous êtes passé à Berlin sans faire une balade le long du Landwehrkanal, je ne vous adresse plus la parole. Ce long canal traverse Kreuzberg et finit près de Tiergarten. Ses berges sont abritées par de superbes arbres, dont on imagine que certains doivent dater de la construction du canal en 1840. L’ambiance est unique. L’été on y fait chauffer les barbecues, on s’y promène en amoureux, à l’automne, les arbres font des numéros de claquette multicolores, on s’y balade en amoureux en donnant des coups de pieds dans les tas de feuilles mortes, l’hiver on y fait du patin à glace ( en amoureux bien sûr ) et au printemps c’est carrément le délire, avec les oiseaux qui se cherchent, les poissons qui frétillent, les bourgeons qui bourgeonnent, les pollens qui collent des allergies. Mais tout ça risque bien de se terminer.
Ce matin en allant courir, je remarque un panneau qui n’était pas là les jours précédents. Run easy. Je continue de courir tandis qu’un drôle de sentiment me gagne. Ce message en anglais est un peu particulier. Il me rappelle quelque chose. Ce panneau innocent, n’est peut-être pas si innocent que ça. La pression monte. Suis-je parano? Sans-doute. Mais peut-être pas.
L’hôpital Charité n’a plus d’argent, alors, il loue ses murs à d’éventuels annonceurs. Cette fois-ci c’est Vanity Fair qui s’étale sur la brique pour annoncer sa version allemande. Un peu comme si Voici recouvrait l’Hôpital Pompidou à Paris.
Les gens qui achètent une voiture à Berlin, doivent se rendre dans un poste de police de Kreuzberg, pour obtenir la carte grise. À cause de ça, l’activité commerciale de la rue qui passe devant et d’une partie du quartier autour s’est spécialisée.
Les distributeurs de cigarettes acceptent maintenant les Cartes Bancaires
Une vingtaine de containers ont été déposés à côté marché de Marheinekehalle à Kreuzberg. Le Markthalle va être rénové, de grandes vitres vont remplacer les briques, sur mes murs des côtés. Pendant les travaux, les commerçants vendront leurs produits dans les containers. Hier soir, certains avaient commencé à les aménager derrière des rideaux translucides. Un pas de plus dans la rénovation de ce quartier.
Depuis le premier janvier tout augmente, la Tageskarte passe de 5,60 à 5,80, la TVA de 15% à 19%, le nombre de membres de la CE à 27, les journées rallongent, la température monte…
Il n’y a pas qu’en France que les élections approchent. A Berlin aussi. J’ai remarqué des points communs.
Quand le mur coupait Berlin en deux, certaines rues transformées en cul de sac sont devenues des zones abandonnées, où l’herbe s’est mise à pousser entre les pavés, des sortes de bouts du monde murés. Peux a peux une nouvelle vie s’est développé dans ces quartiers, squats, salles de répétitions, théâtres, même un ranch qui existe toujours et qui a permis a bien des Berlinois de galoper dans sa carrière.
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