Tandis que pour vendredi saint, Berlin se vidait dans de longs embouteillages vers Warnemünde, Neuglobsow ou Rügen, nous décidâmes de faire d’une pierre deux coup, allez nous bronzer au bord de l’eau sans galérer et conjuguer deux fois de suite le verbe décider au passé-simple. Nous décidâmes de retourner à Wannsee.
Suis-je le seul qui ne regardera pas la TV aujourd’hui?
Tous le monde est hypnotisé par le Mariage Royal, le mariage de william et kate ! Avec un M et un R majuscule à Mariage Royal, pour donner de la majesté à cet évènement mercantile. Avec un w et un k minuscule pour rendre william et kate plus sympas (tu te rends compte comme il ressemble à sa mère, la pauvre!)
Voilà plusieurs jours que des pavés sont empilés le long du trottoir de cette rue, pourtant les travaux sont finis depuis un moment. Avec le premier mai, qui est souvent très chaud dans Kreuzberg, dans quatre jours…
On pensait que Klaus Wowereit, le maire de Berlin, était un type bien, qui aimait vraiment Berlin. On sait maintenant qu’il n’en est rien. Il a libéré les loyers, ouvrant la porte à des hordes d’investisseurs qui rachètent les immeubles par quartiers entier, faisant monter les prix à toute berzingue. Des amis habitaient leur appartement depuis la fin des années 80, ils ont vu leur loyer augmenter tellement d’un seul coup qu’ils ont du partir. Et ils sont nombreux comme ça. C’est aussi pour ça que des magasins de proximités se retrouvent transformés en Salles de paris sportifs, en Starbuck ou en Mac Café. En fait Wowi craint, Berlin, il s’en tape. Comme si la construction d’Alexa et d’O2 World ne suffisait pas, il a décidé un truc incroyable.
Je trouve dans un bar le BZ du 21 mars. Alors que des avions viennent de tirer des roquettes sur la Libye, le journal à poissonniers fait sa une avec la mort de Knut et offre même un cahier spécial de 16 pages avec un poster au milieu.
En ce moment, je ne suis pas à Berlin, d’où le peu d’activité de ce blog. On est parti dans l’extrême sud de Kreuzberg pour rédiger notre prochain roman, un polar, notre premier, et aussi pour trouver un peu de chaleur, sauf que le jour de notre départ de Berlin il faisait beau et qu’où nous sommes le temps est pourri.
Pour courir en ce moment il faut être un héros des temps modernes ou complètement givré. Ou les deux, car il fait entre -5 et -3. Pourtant, c’est d’un pas alerte et régulier, que je traverse le Volkspark Hasenheide frigorifié. Pourtant j’ai perdu un élément essentiel de la survie à Berlin, l’hiver, le Mutze. Dans ces conditions, on ralise, qu’effectivement, une grosse partie de la chaleur du corps s’évacue par la tête et le titre de héros des temps moderne est doublement justifié.
J’adore les nuages de vapeur blanche qui s’élèvent au dessus de Berlin. Ils sont comme la respiration de la ville. Je sais, c’est pas bien de se chauffer comme ça, ç’est pas bon pour le CO2 etc… Mais j’aime bien.
Hier vers 16:45 un ami prend l’ascenseur, je me fais chauffer de l’eau sur une plaque électrique, et voilà que notre action conjugué entraîne une panne de courant dans Kreuzberg. Moi j’ai pas bu de café, mais lui est resté une quarantaine de minutes bloqué, dont trente dans le noir. Ca m’a permis d’apprendre un nouveau mot Stromausfall, panne de courant et une nouvelle expression Sheiße Vattenfall. Vatenfall étant le fournisseur d’énergie dont le transfo est tombé en panne.
Je précise que j’ai pris la photo ci dessus, sans flash, avec un 50mm Nikkor f1.4
Il y a quelques années, j’ai vu des femmes aux seins outrageusement mis en valeur par des Dirndl porter cinq Maß dans chaque main et les servir ( les Maß , pas les seins )à de longues tables où étaient assis des hommes en Lederhausen qui mangeaient autant qu’ils buvaient, c’est à dire énormément, et qui, de peur de perdre leur place, se pissaient dessus plutôt que d’aller aux toilettes.
Ce dimanches matins, malgré le soleil, le ciel bleu, la Karl-Marx Straße est vide. Je vais faire quelques photos vers le Körnerpark. A part une maman poussant un landau sur le trottoir, je ne croise personne. Derrière moi, j’entends une voiture, où plutôt j’entends les « prout prout » qui sortent de ses haut-parleurs dans le coffre. Il joue la musique tellement fort qu’il risque d’exploser son pare-brise. Je me retourne pour voir ce que c’est, une grosse bagnole gris métallisée, elle roule sur la file de gauche, pas très vite. Je me retourne de nouveau, mes lunettes, dont les branches étaient glissées dans mes cheveux, tombent. C’est pas la première fois que ça m’arrive. Elles sont rouges, très visibles sur l’asphalte noir et jamais rien n’est arrivée.
Samedi et Dimanche dernier la météo nous a alloué quelques heures de soleil, on a foncé à Tempelhof pour être les premiers sur notre colline, oui, on a notre propre colline, et on a joué à l’été. Lire, lézarder, faire rien en italien.
Berlin est entouré de lacs et de fleuves, l’été les gens s’y baignent, ça fait parti des plaisirs de vivre à Berlin. C’est aussi pour beaucoup de gens qui ne peuvent partir en vacance, la possibilité de se croire au bord la mer. J’ai vu un panneau devant la Strandbad Tegelsee.
Un samedi gorgé de bon soleil jaune et chaud, un dimanche pareil. Les lézards se sont baladés à travers Berlin. Pour optimiser au maximum leur consommation de rayons. De Friedrichshain à Kreuzberg via Prenzlauerberg.
© Copyright 2005-2020 Tous droits réservés