Une petite fille sur la pointe des pieds se penche par-dessus la rambarde de l’Admiralsbrücke. Je me penche à mon tour. Un Knut blanc flotte sur le Lanwehrkanal. Ça change des cygnes. Nous sommes rejoints par un homme, tatoué, percé, bourré.
Il regarde l’ours, finit sa Beck’s, et lui jette la bouteille vide. Je le regarde, étonné, la petite fille me regarde, inquiète. L’homme repart. Il revient avec un sac-poubelle qu’il pose contre la rambarde. Il l’ouvre et en sort des bouteilles avec lesquelles il bombarde l’ours en chantant la Walkyrie ( la B.O. que Wagner avait signé pour Apocalypse now ).
La petite fille lui demande « Pourquoi tu fais ça ? »
Il répond quelque chose dont je ne comprends que deux mots, sous-marin et guerre.
La petite fille ne se démonte pas et lui dit qu’il est fou. Elle part et me laisse seul avec le guerrier.
Il continue de vider son sac, c’est le cas de le dire, criant et ratant l’ours à chaque fois. Au fond du sac, il trouve un pull, qu’il enfile. Puis il part en râlant, il a réalisé qu’il vient de perdre une fortune en consigne.
Boire avec modération. Même de la Beck’s
10 Responses
a 8cts la bouteille de verre et 15 celle en plastique ,le contenant va bientot etre plus cher que le contenu .
j ai compris pourquoi on vois beaucoupde personne faire les poubelles sur les site turistique et recupérer les bouteilles.
Un dimanche matin typiquement berlinois, à ce que je vois… 🙂
J’adore tes photos du petit Knut, d’ailleurs j’aime les ours en général, surtout celui de Berlin!
J’y suis allée deux jours récemment et j’ai été emballée! Je vis à Düsseldorf et je commence à en avoir marre (je trouve les gens trop fermés, c’est un peu mort des fois). Berlin est-elle vraiment une ville difficile? C’est ce qu’on m’a dit, mais il ne m’a pas semblé, plutôt que tout « flottait », comme le Knut, comme un air, plusieurs airs que j’ai entendu là-bas, comme les regards entre les gens, qu’ici à Düsseldorf les citadins ont depuis longtemps appris à retenir. Il s ne doivent plus avoir aucun air dans la tête…Berlin foisonne de vie!
Et oui, la guerre c’est toujours dispendieux.
Il a l’air très pensif sur tes photos, le pauvre Knut, sans doute déjà habitué à ce que les guerriers urbains lui jettent des bouteilles dessus. Guère étonnant qu’il vienne d’essayer de manger un gosse.
Juste merci.
Merci vraiment de restituer autant Berlin telle qu’elle est et de nous le donner en cadeau, à nous qui ne sommes que trop peu là-bas.
aberrant et cruel.
zut, c’est fou ce que cette ville me manque.
j’ aime les histoires de
Knut.
j’aime pas qu’on canarde les Knut.
merci pour ces photos surréalistes.