Berlin sous la neige
J’ai vu près de 700 bonshommes de neige sur la Schloßplatz, j’ai fait de la luge sur le Kreuzberg et le Teufeslberg, du patin à
J’ai vu près de 700 bonshommes de neige sur la Schloßplatz, j’ai fait de la luge sur le Kreuzberg et le Teufeslberg, du patin à
Pour changer et parce que la Bretagne et ses crêperies sont en train d’envahir Berlin – aidées par Transavia qui a mis en place une liaison directe Nantes-Berlin – j’ai décidé de passer le nouvel an en Bretagne. Alors je vous dis guten Rutsch et à l’an prochain.
Il a neigé. C’est beau. De toute façons, Berlin est une des plus belles villes du monde, sinon la plus belle. Je suis parti à la recherche du premier bonhomme de neige de la saison. Après la série sur l’automne, c’était un nouveau prétexte pour une nouvelle série d’insupportablement magnifiques photo de calendrier (sans chaton jouant avec une pelotte de laine).
Dire qu’il neige serait un euphémisme, disons qu’il neige dru ou pour citer un dicton de Kreuzberg « il neige des ours blancs et des bébés phoques ».
Est-ce que quelqu’un peu me dire quel est l’intérêt des chutes de neige fondue?
Qu’est ce que c’est que cet hiver? Pas de neige au sol, les hélicoptères toujours attachés aux arbres de mon Hinterhof. Et c’est la première fois que Neukölln ne raisonne pas de pétards une semaine avant le nouvel an. Là on est le 29, j’ai toujours rien entendu. Hé les mecs, on se réveille, on a encore un an avant la fin du monde !
J’aimerais signaler à la personne qui avait garé son vélo devant le Goldmarie, qu’il n’a pas été volé, il était simplement sous quelques mètres de neige.
Il y a un aéroport que personne n’est pressé de voir déneigé, c’est Tempelhof. Ses pistes sont traversées par des skieurs, des luges, des surfs et des loups des steppes.
Les stalactites tombent, les stalagmites montent. C’est facile, tite, tombe et mite monte. En ce moment on voit plus de tites, que de mites. Comme certaines font bien leur quintal de glace, on bloque les trottoirs pour éviter leur chute sur la têtes des gens. Puis la nuit venu, tandis que les tites dorment, les pompiers arrivent et déglinguent les quintaux, qui s’écrasent au sol.
Dans une semaine c’est le printemps, dans deux semaines on passe à l’heure d’été. Il neige.
Je m’absente de Berlin, cinq minutes et quand je reviens la neige a commencé à fondre. On retrouve des bouteilles de Sekt du Nouvel An, les pétards du Nouvel An qu’on confond avec des crottes de chien, ah non, ça c’était une crotte de chien. On retrouve le vélo qu’on avait laissé comme ça par terre, sans mettre l’antivol, car « j’aurais jamais dû mélanger le Sekt et la Beck’s », le temps de dormir habillé sur le sofa du salon, la neige l’avait recouvert, c’est chouette, car il n’a pas été volé, mais il est bien pourri maintenant. Par endroits on a l’impression, de marcher dans les toilettes d’une salle de concert après un festival de Hard Rock bavarois, on ne sait plus où marcher. C’est crade, mais malgré tout j’adore Berlin et je suis bien content d’être de retour.
Dans « The catcher and the Rye », Holden en passant près du lac de Central Park, se pose une question « Où vont les canards quand le lac est gelé ? ». J’ai la réponse.
Pas Alger, ni Essaouira. Non, la ville blanche, c’est Berlin. Forcément, par mimétisme, les habitants sont blancs aussi. Et neigeux.
Enfin. Du soleil. Jaune. Avec du ciel bleu. J’étais tellement content, que je me suis mis en maillot de bain pour aller piquer une tête dans le Landwher Kanal. Heureusement au dernier moment, je me suis souvenu de l’histoire avec Hans et Knut.
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