Plutôt que de manger de la super-food super-chère parfois super-polluante à produire, mangez donc des légumes ben d’chnez nous! La pomme de terre par exemple. Oubliez les frites transgraisseuses des fast-foods, tapez-vous une Linda avec de l’huile d’olive et du beurre, un peu de gros sel et vivez longtemps, heureux et sans peur car #halloweencasuffit. En plus s’il y a un pays où l’on mange les meilleures patates du monde, c’est bien l’Allemagne.
Et maintenant, histoire de remplir cette page bien vide, je vous recopie intégralement un article de Wikipedia, car on apprend plein de choses sur la pomme de terre, sur Berlin et sur le roi de la pomme de terre : Frédéric II le Grand.
En 1588, alors qu’il vient de cultiver pour la première fois la pomme de terre à Vienne, Charles de l’Ecluse s’installe à Francfort-sur-le-Main et reçoit une pension du landgrave de Hesse-Cassel, Guillaume IV. C’est de là qu’il va expédier les tubercules qu’il a récolté à ses confrères et amis naturalistes d’Europe. Il restera à Francfort jusqu’à la mort du landgrave en 1592. Il s’installera ensuite aux Pays-Bas pour occuper en 1593 la chaire de botanique de l’Université de Leyde où il créera en 1594 le Hortus Botanicus Leiden, un jardin botanique des plus importants d’Europe.
Comme dans le reste d’une majeure partie de l’Europe, pour voir la culture de la pomme de terre connaître ses premiers développements, il va falloir attendre le milieu du XVIIe siècle. Jusque là, elle restera une attraction des jardins botaniques et une curiosité d’apothicaire.
Illustration deWolf Helmhardt von Hohberg, 1695
L’agriculteur Hans Rogler est considéré comme le pionnier de la culture de la pomme de terre en Bavière. Il aurait effectué ses premières plantations en 1647 dans son village natal, à Pilgramsreuth près de la ville de Rehau1. À côté de l’église de ce village2, il a été érigé en 1990 une statue de bronze commérant cet événement.
Jean Sigismond Elsholtz (1623-1688 )
University of Oklahoma Libraries
Après avoir étudié dans les universités de Wittenberg, Königsberget Padua, où il recevra son doctorat de médecine en 1653, le naturaliste Jean Sigismond Elsholtz (1623-1688) sera appointé en 1656 comme botaniste et médecin aulique de Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg. En 1667, ce dernier lui confiera la charge des jardins botaniques de Potsdam, Oranienburg et Berlin. C’est déjà à Berlin, dans le Lustgarten, alors qu’il assistait Michael Hanff à son élaboration depuis 1647, qu’il cultiva pour la première fois 1649 la pomme de terre, à partir de tubercules en provenance de Hollande.
Dans son Flora Marchica, parut en 1663, Elsholtz nommera pour cette raison la pomme de terre Holländische Tartuffeln (truffe hollandaise). Il la décrit comme une plante ornementale3. Il ajoute qu’en Italie elle serait nommée en latin Tubera Terrae, à l’origine du mot italien tartufo désignant la pomme de terre, lui-même à l’origine de kartoffell en allemand 4.
Vers la fin du XVIIe siècle, la culture de la pomme de terre s’étend petit à petit, diffusée à partir des jardins botaniques. En 1682, Wolf Helmhardt von Hohberg consacre un article aux Tartouffles qu’il nomme aussi Indianische Papas, Erdäpfeln dans son ouvrage Georgica curiosa, encyclopédie traitant tous les aspects des arts de la maison, des jardins, qu’ils soient ornementaux ou vivriers, et de l’agriculture 5. Il indique que les cartouffles sont très communes à travers toute l’AllemagneN 1. On les consomme chaudes, pelées, ou sautées, froides, assaisonnées d’huile, de sel de poivre et de vinaigreN 2. Puis, en 1692 c’est au tour, du pasteur protestant Johannes Coler, dit Colerus, de vanter les bienfaits de la culture de la pomme de terre et d’en détailler les principes dans son traité d’économie domestique et rurale Oeconomia ruralis et domestica qui fut un ouvrage en vogue en Europe de l’Ouest lors de sa publication6.
Friedrich II inspectant un champ de patates – « König ist überall“ de Robert Müller (1886)
Dès le début du XVIIIe siècle, la pomme de terre va se répandre dans les jardin puis les campagnes de toutes les régions germaniques. De produit gastronomique ou d’aliment de complément, elle va petit à petit prendre le statut de denrée alimentaire de base7. Frédéric II le Grand, conscient que la pomme de terre pouvait jouer un rôle primordial dans l’alimentation de ses armées et de ses sujets dont le nombre était en forte croissance, s’attela à persuader la population, tant par l’instruction que par la force, d’en pratiquer la culture à grande échelle. Engagée dans la Guerre de Sept Ans, la Prusse à besoin de vivres pour combattre et résister au ennemis. Le 24 mars 1756 il publia à cet effet l’Édit des pommes de terre qui en ordonnait la culture. Il y requiert que l’armée elle-même soit employée pour faire appliquer sa volonté, mais celle-ci, engagée dans la guerre à bien d’autre tâches à accomplir.
Wir halten durch ! On tient le coup !
C’est surtout les disettes de I771 et 1772 qui vont encore une frapper une grande partie de l’Europe qui vont définitivement convaincre le peuple germanique des avantages qu’il peut tirer de l’exploitation de la kartoffel. L’importance que va prendre la culture de la pomme de terre dans les pays germaniques leur vaudra qu’ironiquement on nommera en Europe la guerre de Succession de Bavière (1778-1779, la guerre des pommes de terre(Kartoffelkrieg).
Au début du XIXe siècle, la pomme de terre va devenir l’aliment de base de ce qui deviendra l’Empire allemand en 1871 et c’est avec beaucoup moins d’ironie qu’on considèrera alors le rôle stratégique joué par la pomme de terre, aliment principal de ses forces armées.