Michael Sailstorfer – Forst

Des arbres, pendus la têtes en bas, dansent en tournant sur eux même, parfois ils s’accrochent et le bruit de leurs branches s’entrechoquant résonne dans la salle, sous le choc, leurs feuilles ou leurs épines tombent. Cette oeuvre poétique s’appelle Forst, une installation de Michael Sailstorfer présentée à la Berlinische Galerie.

printemps-A berlin - Photo copyright Didier Laget

Du vent dans les branches de Kreuzberg

Le vent est incroyablement violent. Quand il s’engouffre dans mon Hinterhof, les arbres se balancent dans tous les sens en faisant un bruit tellement iodé qu’on croit entendre les vagues qui s’écrasent contre les falaises d’Etretat.

racines A berlin - Photo copyright Didier Laget

La racine lutte

Depuis l’aube des temps, l’homme et la nature s’affrontent dans un combat peu pusillanime, j’ose dire même pas pusillanime du tout. L’homme déforeste à tout va, la nature fait péter un volcan histoire que ses cendres l’empêche de prendre l’avion, l’homme verse ses ordures dans la mer, la nature refroidit le Gulf Stream, l’homme pourri l’atmosphère avec du gaz et les chansons d’Abba, et hop, la nature monte le chauffage… C’est pourquoi j’ai décidé de créer une nouvelle série qui s’appelle « Le combat peu pusillanime de l’homme contre la nature » et dont voici le premier billet.

automne-a-Kreuzberg A berlin - Photo copyright Didier Laget

L’automne à Kreuzberg

Sans me vanter, je crois pouvoir dire qu’il n’y a rien de plus beau que l’automne à Kreuzberg. Sans me vanter, je crois aussi pouvoir dire que ce billet n’était pas nécessaire, mais c’est trop tard, il est publié. C’est à cause du changement d’heure, il trouble les vaches et les bloggeurs.

acacias A berlin - Photo copyright Didier Laget

Acacias

Berlin est construit sur du sable. Les acacias adorent le sable, et pour exprimer leur joie, les acacias bombardent les Berlinois de graines entourées d’une sorte de coton. Quand ces graines tombent au sol, c’est joli. La chute et belle et le jonchage neigeux. Quand vous en avez dans les yeux, ils pleurent et brûlent, et si vous en avaler, c’est la gorge qui se croit en hiver.

dreams A berlin - Photo copyright Didier Laget

Dreams

Une des scènes de Dreams, le film d’Akira Kurosawa, se déroule sous une pluie constante de pétales. Hier j’ai vécu la même chose, mais les pétales étaient roses et ça ne se passait pas au Japon.

helicopteres A berlin - Photo copyright Didier Laget

Hélicoptère

Depuis deux ou trois jours, avec le vent, les hélicoptères nous tombent sur la tête sans arrêt. Le sol en est jonché et quand on marche dessus, ils éclatent en faisant un bruit de Pop-corn.

Botanisches-Museum-Berlin-Dahlem A berlin - Photo copyright Didier Laget

Botanisches Museum Berlin-Dahlem

Je n’ai pas la main verte, et mon intérêt pour les plantes se limite à celles qui se mangent. Malgré ce lourd handicap, je dois reconnaître m’être bien plu au Botanisches Museum. Le seul endroit où j’ai rencontré un psychiatre nerveux tout vert.

baeume-am-landwehrkanal A berlin - Photo copyright Didier Laget

Couper les arbres

Si vous êtes passé à Berlin sans faire une balade le long du Landwehrkanal, je ne vous adresse plus la parole. Ce long canal traverse Kreuzberg et finit près de Tiergarten. Ses berges sont abritées par de superbes arbres, dont on imagine que certains doivent dater de la construction du canal en 1840. L’ambiance est unique. L’été on y fait chauffer les barbecues, on s’y promène en amoureux, à l’automne, les arbres font des numéros de claquette multicolores, on s’y balade en amoureux en donnant des coups de pieds dans les tas de feuilles mortes, l’hiver on y fait du patin à glace ( en amoureux bien sûr ) et au printemps c’est carrément le délire, avec les oiseaux qui se cherchent, les poissons qui frétillent, les bourgeons qui bourgeonnent, les pollens qui collent des allergies. Mais tout ça risque bien de se terminer.

hinterhof-arbres- A berlin - Photo copyright Didier Laget

Dans mon Hinterhof

Dans mon Hinterhof, des milliers de chatons duveteux recouvrent le sol. Il y a trois arbres, un, qui a déjà de petites feuilles, un qui laisse tomber les chatons et un autre encore nu. Je n’y connais rien en arbre. Dans les arbres des oiseaux chantent. Leur chant se mélange au son d’une radio qui passe doucement par une fenêtre entrouverte. De temps en temps, des gens traversent la cour passent en roue libre, ils viennent du troisième Hinterhof où se trouve le garage à vélo. Un gamin joue au foot cinq minutes et s’arrête en laissant son ballon. Une maman met son casque à un enfant assis sur son porte-bagage, il fredonne. Un type de DHL cherche une sonnette, il voit le ballon et tape dedans. Tout ça donne envie de faire une sieste. J’adore mon Hinterhof.