À quelques pas de Gendarmenmarkt, se trouve le restaurant Vau. Il était midi, le soleil brillait dans un ciel très bleu pour un mois d’octobre et notre petite balade dans Mitte nous avait ouvert l’appétit. Ça tombait bien, car nous étions à Gendarmenmarkt, et le midi tous les plats de la carte du Vau sont à 12 euros. Ce tarif dans un restaurant étoilé ça vaut plus que le coup, alors que croyez-vous que nous fîmes ?
Vau est dans un bâtiment de brique dont l’architecte, Meinhard von Gerkan, est celui de la Lehrter Bahnhof. La salle est toute en longueur, grande baie lumineuse sur la Jagerstarasse et portes vitrées donnant sur une cour, murs en terre cuite auquel des tableaux de Oliver Jordan sont accrochés, plancher en bois et plafond en poirier. L’ensemble est très chaleureux.
Le temps de prendre le rythme de la salle, on commande une flûte de Sekt de Riesling Scharzoh. Une bulle plus grosse que le champagne et un petit goût de gaufrette. C’est le meilleur sekt que j’ai bu à ce jour. (9€ le verre)
La traduction de la carte prend du temps, car pour le moment mon allemand culinaire est très limité. On nous apporte une mise en bouche, un petit filet de sardine à l’escabèche. L’escabèche a un petit truc en plus, comme une pointe de compote de pommes. Un surprenant mélange de salé/un peu sucré qui excite les papilles. Elles se demandent ce qui va arriver ensuite. Elles ne seront pas déçues.
En entrée, une terrine de lapin à la roquette et tomates confites (12 €) et pour moi du foi de veau aux deux topinambours, la viande est rosée et fondante (12 €) , elle se mélange avec bonheur avec les topinambours en purée et en copeaux frits.
Les papilles applaudissent, mais en veulent encore. C’est à ce moment qu’arrivent deux assiettes. Du flétan avec une choucroute crémeuse, des pommes de terre rates et des raisins (12 €). Le flétan, recouvert d’une très fine tranche de lard, est moelleux et quand son goût se mélange avec le chou et les raisins, c’est la fête dans la bouche.
Dans l’autre assiette, un petit jarret d’agneau aux parpadelles, petites baguettes de céleri et olives noires confites attend d’être dévoré (12 €). Il est recouvert de son jus de cuisson mélangé avec la réduction des olives, une sorte de gigot de sept heures léger et modernisé. Petit reproche, les rates et les parpadelles sont un peu trop « al dente ».
Les papilles en veulent encore, mais on se rend compte qu’on a bien dépassé le budget prévu, d’autant plus que j’ai oublié de dire qu’on a choisi un Croze Hermitage Lousteauneuf 2002 qui à fait explosé le budget (50€). Quand le sommelier me l’a fait goûter, je n’en ai pas cru mes narines. Son parfum fleuri a accompagné tout le repas, et son goût, léger et fruité, a soulevé les parfums de chaque bouchée.
C’est beau la vie.
En tout 123,50€ (avec une bouteille de Vittel 7,50€) à deux. On ne regrette aucun des euros qui dépassent du budget. Et même, on y retournera. On aurait pu prendre un Volnay au verre à 12€ le 10cl (un peu chéro quand même), on aurait pu ne prendre qu’un plat, on l’a pas fait.
J’ai demandé, Vau ne veut rien dire. Le restaurant a 1 etoile au Michelin et 17/20 dans le Gault et millau
Jägerstrasse 54-55
10117, Berlin
Tel: 030 – 20 29 73 0
C’est fermé le dimanche
En partant j’ai vu notre carafe avec le vin qui restait, peut-être aurait-on pu nous proposer de le ramener. Il devait bien y en avoir pour 25 € dedans… Ah bon ça se fait pas? Pas dans un restaurant étoilé? Je suis radin? Et pas classe en plus? Bon alors, si c’est comme ça.
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3 Responses
C’est le retour du taggeur de banane.
J’ai bien aimé le service aux chambres malgré le surplus de gras de la serveuse ou du serveur je ne sais plus.
Excellente critique culinaire qui n’omet pas quelques remarques acides (ou acidulées ?) au milieu des compliments. Je vois que vous maniez le vocabulaire culinaire à propos.
Vraiment bien ce blog.
J’y reviendrai après notre séjour. Lire ce qu’on aura raté.