À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Berlin n’était qu’un amas de ruines que les femmes, les Trümmerfrauen, rares survivantes des bombardements essayaient de refaire vivre. Lors de la reconstruction de Berlin on a dû faire face à un problème logistique énorme: que faire des décombres ? La solution fut de les réunir en divers endroits de la périphérie de la ville.
Teufelsberg est l’une de ces collines de gravats. Les chiffres sont impressionnants, 120 mètres de haut pour 25 000 000 m3 et aussi la colline artificielle la plus élevée de Berlin. C’est un volume gigantesque sous lequel est ensevelie une université militaire Nazi voulue par Adolf le moustachu. Pendant la guerre froide, les USA y ont installé une station radar, les grandes oreilles des États-Unis. Ses deux grosses boules font toujours rire. Quand le mur est tombé, la station a été abandonnée, puis vandalisée. Pour l’atteindre, on peut grimper au sommet à pied ou en vélo. J’ai choisi le vélo et j’ai compris pourquoi les coureurs du tour de France boivent autre chose que de la Bionade.
La station est toujours entourée de protection à la mode de Guantanamo, avec barbelés qui font très mal et chemin de ronde. Certains malins ont réussi à couper les grillages, mais quand j’y suis passé, les trous avaient été bouchés. On peut faire le tour. Le vent qui s’engouffre dans les structures endommagées fait un bruit assez inquiétant et pour certaines raisons, un compresseur ronronne toujours, alimentant je ne sais quel projet mystérieux. Ambiance glauque garantie.
Très belle vue sur Berlin. En redescendant, on peut aller se baigner dans la Teufelsee ou aller visiter le Stade Olympique.
On peut descendre de la colline par les petits sentiers qui partent à travers les arbres pour grimper, encore une fois une autre colline sur laquelle les gens font décoller des cerfs-volants et d’où on a une vue encore plus belle sur Berlin. En marchant, regardez par terre, les débris entre les mottes d’herbe. Vous vous rendez compte que vous êtes bien sur les restes de maisons dans lesquelles vivaient des gens. Ce n’est pas une idée réjouissante du tout.
De Kreuzberg, il faut une heure et demie de vélo pour atteindre la Teufelsberg, au nord-ouest de Berlin. C’est tout à fait faisable. En revanche si vous empruntez un Vélib à Montparnasse, ça vous coûtera plutôt cher, à 4 € par demi-heure supplémentaire à partir de la 3e demi-heure. Dans ce cas je suggère que vous alliez aux Buttes-Chaumont, c’est moins haut, mais c’est moins loin.
5 Responses
Mais c’est super simple d’y rentrer!!!!!
Il y a tjrs qqch d’organisé à l’intérieur (party, pique-nique…)
N’hésitez pas à passer les barbelés, le seul gardien du site n’est pas souvent là, et au pire…il n’est pas méchant du tout et vous raccompagne gentiment vers la sortie!
bonjour,
J’ai escaladé le Teufelsberg cet été. L’accès était entièrement libre. De là-haut, on prend conscience des distances de la ville.
Denis
Je suis également allée à Teufelsberg, il y a quelques mois, et une chose me frappe: entre votre photo et Teufelsberg aujourd’hui, la différence est énorme! Panneaux de tissus arrachés, tags multipliés…
Par ailleurs, je viens de découvrir votre blog, et m’y sens « comme chez moi »: un grand merci!
@Estelle Le temps et les vents laissent leurs traces.
Mi blog es su Blog 🙂
je vais très régulièrement à Berlin.tous les SIS mois.j’y ai vecu en 1988.je suis monté sur le teufeulsberg,quel magnifique panorama,et quelle ballade sportive,je suis allé à la station de radar prendre pleins de photos.c’est génial de découvrir Berlin par le haut.je retourne très bientôt,avec beaucoup de joies.