Tout sur la Berlinale 2025

Affiches de la Berlinale de 1951 et de 2025

La Berlinale 2025 pointe son nez à l’horizon, donc je me suis dit que c’était le moment opportun d’en parler pour que vous puissiez vous préparer, même si à ce stade on ne sait pas grand chose sur la programmation. En revanche, les dates sont connues : du 13 au 23 février.


La 74e édition de la Berlinale se dévoile progressivement, avec une programmation complète attendue pour le 4 février 2025. Le festival s’ouvrira sur une note prometteuse avec « The Light », la nouvelle création de Tom Tykwer, le réalisateur acclamé de « Babylon Berlin » et « Cloud Atlas ». Le film réunit Tala Al Deen, Lars Eidinger et Nicolette Krebitz.

Jan Ole Gerster, (« Oh Boy »), présentera son drame familial « Islands » lors d’une séance spéciale, aux côtés de Sam Riley. Cette édition sera également marquée par la remise de l’Ours d’or d’honneur à l’incomparable Tilda Swinton.

Acheter des billets pour la Berlinale

La billetterie adopte un système de vente échelonnée. Les billets seront disponibles trois jours avant chaque projection, à partir de 10 heures. Pour la soirée d’ouverture du 13 février, la vente débutera le 10 février.

Concernant les tarifs, ils devraient rester similaires à ceux de 2024 : 15 euros en tarif plein et 10 euros en tarif réduit pour la majorité des séances. Les projections au prestigieux Berlinale Palast sont légèrement plus onéreuses, tandis que des tarifs préférentiels s’appliquent pour la journée du public et les séances de la section Generation, dédiée au jeune public. Des réductions supplémentaires seront proposées tout au long du festival.


Une histoire de la Berlinale

Parce que, c’est toujours bien de savoir d’où on vient pour comprendre où l’on va. Et aussi parce que, lors des soirées où vous irez avec votre sac de la Berlinale, vous pourrez toujours dire, à un directeur de casting, un truc du genre « J’ai aaaaadoré « Elle n’a dansé qu’un seul été » d’Arne Mattsson en VO sous-titrée ». Il vous placera immédiatement sur le prochain film de Le_réalisateur_de_vos_rêves.

Les Années 1950 : Les Origines dans la Guerre Froide

En 1951, la création de la Berlinale s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu. Le festival naît comme un « vitrine de l’Occident libre » pendant la Guerre froide, financé initialement par les Américains. Cette position géographique et politique unique, dans une ville divisée, influencera profondément son identité.

Le premier film projeté est « Rebecca » d’Alfred Hitchcock.

La Berlinale des années 1950 : Les Origines dans la Guerre Froide

En 1956 survient la première controverse majeure lorsque le film est-allemand « Les Coupables ne sont pas parmi nous » est retiré du programme sous pression politique. Cet incident souligne les tensions Est-Ouest qui marquent les premières années du festival. C’est aussi cette année que l’Ours d’or devient la récompense principale du festival.

Les Ours d’Or

  • 1951 : « Sans laisser d’adresse » de Jean-Paul Le Chanois (France)
  • 1952 : « Elle n’a dansé qu’un seul été » d’Arne Mattsson (Suède)
  • 1953 : « Le Salaire de la peur » d’Henri-Georges Clouzot (France)
  • 1954 : « Hobson’s Choice » de David Lean (Royaume-Uni)
  • 1955 : « Die Ratten » de Robert Siodmak (RFA)
  • 1956 : « Invitation à la danse » de Gene Kelly (États-Unis)
  • 1957 : « 12 Hommes en colère » de Sidney Lumet (États-Unis)
  • 1958 : « Les Fraises sauvages » d’Ingmar Bergman (Suède)
  • 1959 : « Les Cousins » de Claude Chabrol (France)

Directeurs du jury

  • 1951 : Johannes Betzel (Pays-Bas)
  • 1952 : Georg Hurdalek (Autriche)
  • 1953 : Dr. Herman Schwerin (Allemagne)
  • 1954 : Robert Ardrey (États-Unis)
  • 1955 : Marcel Carné (France)
  • 1956 : Marcel Achard (France)
  • 1957 : Jay Carmody (États-Unis)
  • 1958 : Frank Capra (États-Unis)
  • 1959 : Robert Aldrich (États-Unis)
Berlinale 2007 rencontre avec Jennifer Lopez, Penélope Cruz Kazuhiro Soda. - Photo copyright Didier Laget
En 2007 je rencontre Jennifer Lopez, Penélope Cruz et je fais un super interview de Kazuhiro Soda.

Les Turbulentes Années 1960

1968 marque un tournant décisif. Le festival est interrompu prématurément suite aux manifestations étudiantes et aux protestations contre la guerre du Vietnam. Cette année voit l’émergence du « Nouveau cinéma allemand » avec des réalisateurs comme Fassbinder et Herzog qui contestent l’establishment culturel.

Les Ours d’Or

  • 1960 : « El Lazarillo de Tormes » de César Ardavín (Espagne)
  • 1961 : « La Nuit » de Michelangelo Antonioni (Italie)
  • 1962 : « Un goût de miel » de Tony Richardson (Royaume-Uni)
  • 1963 : « Le Diable » de Gian Luigi Polidoro (Italie)
  • 1964 : « La terre des anges » de Stanislav Barabáš (Tchécoslovaquie)
  • 1965 : « Alphaville » de Jean-Luc Godard (France)
  • 1966 : « Cul-de-sac » de Roman Polanski (Royaume-Uni)
  • 1967 : « Le Départ » de Jerzy Skolimowski (Belgique)
  • 1968 : « Ole Dole Doff » de Jan Troell (Suède)
  • 1969 : « Early Works » de Želimir Žilnik (Yougoslavie)

Directeurs du jury

  • 1960 : Harold Lloyd (États-Unis)
  • 1961 : James Quinn (Royaume-Uni)
  • 1962 : King Vidor (États-Unis)
  • 1963 : Wendy Toye (Royaume-Uni)
  • 1964 : Anthony Mann (États-Unis)
  • 1965 : John Gillett (Royaume-Uni)
  • 1966 : Pierre Braunberger (France)
  • 1967 : Shirley MacLaine (États-Unis)
  • 1968 : Luis García Berlanga (Espagne)
  • 1969 : Johannes Schaaf (Allemagne)
Jafar Panahi présente Pardé‎ à la  Berlinale - Photo copyright Didier Laget
A la Berlinale, Jafar Panahi présente Pardé‎ ( Les volets fermés),
mais lui n’y sera pas car ses films dérangent le gouvernement iranien.

Les Années 1970 : Émergence du Nouveau Cinéma

En 1970, le scandale du film « O.K. » de Michael Verhoeven provoque la démission du jury. Le film, qui traite d’un crime de guerre américain au Vietnam, déclenche une crise diplomatique avec les États-Unis.

1971 voit la création du Forum du Jeune Cinéma, une section parallèle née des contestations de 1968. Cette initiative transforme durablement la Berlinale en lui donnant une dimension plus expérimentale et politique.

En 1976, une controverse éclate autour du film « L’Empire des sens » de Nagisa Oshima, accusé de pornographie. Le débat qui s’ensuit contribue à définir les limites de la liberté artistique dans le festival.

Les Ours d’Or

  • 1970 : Annulation de la compétition
  • 1971 : « Le Jardin des Finzi-Contini » de Vittorio De Sica (Italie)
  • 1972 : « I poveri muoiono prima » de Gianni Da Campo (Italie)
  • 1973 : « L’Enfant sauvage » de Jan Troell (Suède)
  • 1974 : « L’Apprentissage de Duddy Kravitz » de Ted Kotcheff (Canada)
  • 1975 : « Adoption » de Márta Mészáros (Hongrie)
  • 1976 : « Buffalo Bill et les Indiens » de Robert Altman (États-Unis)
  • 1977 : « L’Ascension » de Larisa Shepitko (URSS)
  • 1978 : « Las truchas » de José Luis García Sánchez (Espagne)
  • 1979 : « David » de Peter Lilienthal (RFA)

Directeurs du jury

  • 1970 : George Stevens (États-Unis)
  • 1971 : Maximilian Schell (Suisse)
  • 1972 : Franco Brusati (Italie)
  • 1973 : David Robinson (Royaume-Uni)
  • 1974 : Rodolfo Kuhn (Argentine)
  • 1975 : Sylvia Syms (Royaume-Uni)
  • 1976 : Jerzy Kawalerowicz (Pologne)
  • 1977 : Senta Berger (Autriche)
  • 1978 : Patricia Highsmith (États-Unis)
  • 1979 : Jörn Donner (Finlande)

Les Années 1980 : L’Ère de la Réunification

La chute du Mur de Berlin en 1989 transforme profondément le festival. Pour la première fois, la Berlinale peut se déployer dans Berlin-Est. Le festival devient un symbole de la réunification culturelle allemande.

Les Ours d’Or

  • 1980 : « Heartland » de Richard Pearce (États-Unis)
  • 1981 : « Les Années de plomb » de Margarethe von Trotta (RFA)
  • 1982 : « Veronika Voss » de Rainer Werner Fassbinder (RFA)
  • 1983 : « Ascendancy » d’Edward Bennett (Royaume-Uni)
  • 1984 : « Love Streams » de John Cassavetes (États-Unis)
  • 1985 : « La Femme et l’Étranger » de Rainer Simon (RDA)
  • 1986 : « Stammheim » de Reinhard Hauff (RFA)
  • 1987 : « Le Thème » de Gleb Panfilov (URSS)
  • 1988 : « Le Sorgho rouge » de Zhang Yimou (Chine)
  • 1989 : « Rain Man » de Barry Levinson (États-Unis)

Directeurs du jury

  • 1980 : Ingrid Thulin (Suède)
  • 1981 : Klaus Maria Brandauer (Autriche)
  • 1982 : Joan Fontaine (États-Unis)
  • 1983 : Jeanne Moreau (France)
  • 1984 : Liv Ullmann (Norvège)
  • 1985 : Jean Marais (France)
  • 1986 : Gina Lollobrigida (Italie)
  • 1987 : Klaus Maria Brandauer (Autriche)
  • 1988 : Guglielmo Biraghi (Italie)
  • 1989 : Romy Schneider (Autriche)

Les Années 1990 : Le Tournant du Millénaire

En 1990, une rétrospective spéciale est consacrée aux films est-allemands censurés, marquant un moment de réconciliation historique.

Les Ours d’Or

  • 1990 : « Music Box » de Costa-Gavras (États-Unis)
  • 1991 : « La Maison du sourire » de Marco Ferreri (Italie)
  • 1992 : « Grand Canyon » de Lawrence Kasdan (États-Unis)
  • 1993 : « La Femme du mécanicien » de Wang Xiaoshuai (Chine)
  • 1994 : « Au nom du père » de Jim Sheridan (Irlande)
  • 1995 : « L’Appât » de Bertrand Tavernier (France)
  • 1996 : « Sense and Sensibility » d’Ang Lee (États-Unis)
  • 1997 : « The People vs. Larry Flynt » de Miloš Forman (États-Unis)
  • 1998 : « Central do Brasil » de Walter Salles (Brésil)
  • 1999 : « La Ligne rouge » de Terrence Malick (États-Unis)

Directeurs du jury

  • 1990 : Michael Ballhaus (Allemagne)
  • 1991 : Volker Schlöndorff (Allemagne)
  • 1992 : Gabrielle Beaumont (Royaume-Uni)
  • 1993 : Frank Beyer (Allemagne)
  • 1994 : Jack Lang (France)
  • 1995 : Lia van Leer (Israël)
  • 1996 : Nikita Mikhalkov (Russie)
  • 1997 : Nana Jorjadze (Géorgie)
  • 1998 : Ben Kingsley (Royaume-Uni)
  • 1999 : Angela Molina (Espagne)
A berlin - Photo copyright Didier Laget
Les yeux de Marianne Faithfull sur écran vidéo géant.

Les Années 2000 : La Berlinale dans le Nouveau Millénaire

En 2001, le déménagement du festival au Potsdamer Platz symbolise sa modernisation. Cette relocalisation déclenche un débat sur la commercialisation de la culture.

2003 voit l’introduction de la section Culinary Cinema et de la section Talent Campus (aujourd’hui Berlinale Talents).

Les Ours d’Or

  • 2000 : « Magnolia » de Paul Thomas Anderson (États-Unis)
  • 2001 : « Intimacy » de Patrice Chéreau (France/Royaume-Uni)
  • 2002 : « Le Voyage de Chihiro » d’Hayao Miyazaki (Japon)
  • 2003 : « In This World » de Michael Winterbottom (Royaume-Uni)
  • 2004 : « Head-On » de Fatih Akın (Allemagne/Turquie)
  • 2005 : « U-Carmen e-Khayelitsha » de Mark Dornford-May (Afrique du Sud)
  • 2006 : « Grbavica » de Jasmila Žbanić (Bosnie-Herzégovine)
  • 2007 : « Le Mariage de Tuya » de Wang Quan’an (Chine)
  • 2008 : « Tropa de Elite » de José Padilha (Brésil)
  • 2009 : « La teta asustada » de Claudia Llosa (Pérou)

Directeurs du jury

  • 2000 : Gong Li (Chine)
  • 2001 : Bill Mechanic (États-Unis)
  • 2002 : Mira Nair (Inde)
  • 2003 : Atom Egoyan (Canada)
  • 2004 : Frances McDormand (États-Unis)
  • 2005 : Roland Emmerich (Allemagne)
  • 2006 : Charlotte Rampling (Royaume-Uni)
  • 2007 : Paul Schrader (États-Unis)
  • 2008 : Costa-Gavras (Grèce/France)
  • 2009 : Tilda Swinton (Royaume-Uni)

Les Années 2010

2017 marque une controverse autour du film « On Body and Soul », certains critiques accusant le jury de privilégier le politiquement correct à la qualité artistique.

Les Ours d’Or

  • 2010 : « Honey » de Semih Kaplanoğlu (Turquie)
  • 2011 : « Une séparation » d’Asghar Farhadi (Iran)
  • 2012 : « César doit mourir » des frères Taviani (Italie)
  • 2013 : « Child’s Pose » de Călin Peter Netzer (Roumanie)
  • 2014 : « Black Coal » de Diao Yinan (Chine)
  • 2015 : « Taxi Téhéran » de Jafar Panahi (Iran)
  • 2016 : « Fuocoammare » de Gianfranco Rosi (Italie)
  • 2017 : « On Body and Soul » d’Ildikó Enyedi (Hongrie)
  • 2018 : « Touch Me Not » d’Adina Pintilie (Roumanie)
  • 2019 : « Synonymes » de Nadav Lapid (France/Israël)

Directeurs du jury

  • 2010 : Werner Herzog (Allemagne)
  • 2011 : Isabella Rossellini (Italie)
  • 2012 : Mike Leigh (Royaume-Uni)
  • 2013 : Wong Kar-wai (Hong Kong)
  • 2014 : James Schamus (États-Unis)
  • 2015 : Darren Aronofsky (États-Unis)
  • 2016 : Meryl Streep (États-Unis)
  • 2017 : Paul Verhoeven (Pays-Bas)
  • 2018 : Tom Tykwer (Allemagne)
  • 2019 : Juliette Binoche (France)

Les Années 2020 : l’Ère Contemporaine

En 2020, la pandémie de COVID-19 force la Berlinale à se réinventer. L’édition hybride suscite des débats sur l’avenir du cinéma et des festivals.

2023 voit émerger une polémique sur la parité dans la sélection officielle, poussant le festival à prendre des engagements concrets pour plus d’égalité.

Les Ours d’Or

  • 2020 : « There Is No Evil » de Mohammad Rasoulof (Iran)
  • 2021 : « Bad Luck Banging or Loony Porn » de Radu Jude (Roumanie)
  • 2022 : « Alcarràs » de Carla Simón (Espagne)
  • 2023 : « Sur l’Adamant » de Nicolas Philibert (France)
  • 2024 : « Dahomey » de Mati Diop (Benin)

Directeurs du jury

  • 2020 : Jeremy Irons (Royaume-Uni)
  • 2021 : Mohammad Rasoulof (Iran)
  • 2022 : M. Night Shyamalan (États-Unis)
  • 2023 : Kristen Stewart (États-Unis)
  • 2024 : Lupita Nyong’o (Kenya/États-Unis)

Pour de l’info fraîche, allez à la source : Berlinale.de

FAQ de la Berlinale

Si vous venez pour la première fois à la Berlinale, je pense que cette FAQ répondras à toutes vos questions. Mais pour le moment je suis en train de la rédiger, alors Patience! (Patience qui est aussi un film de 2018 par Daniel Clowes)

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