Royaume des nains de jardins, des cigognes en plastique, des longs apéritifs avec barbecue, des petits chalets fleuris en bois et des toits en toile goudronnée, les « Kolonie » sont le pendant allemand des jardins ouvriers. Elles ont continué d’exister quand Berlin était coupé en deux, à l’Est comme à l’Ouest, et sont toujours très vivantes de nos jours.
Berlin est une ville tellement verte qu’on n’y fait pas attention, forcément, vert sur vert… Pourtant, chaque Kiez à ses Kolonies. Très souvent, la petite cabane de jardin s’est transformée en maison secondaire, voire même principale. Parfois le potager a disparu, mais la nature n’a pas perdu ses droits (comme dirait Nicolas Hulot).
J’étais sorti promener mon vélo, quand je me suis retrouvé au coeur du plus grand groupement de Kolonie que je connaisse. Elles ont la taille de Tiergarten. Réserves naturelles, on y trouve une grande variété d’oiseaux et de plantes. En ce moment, c’est la fête aux narines, avec tous ces arbres en fleurs, ces fleurs en fleurs, et ces côtes de porc marinées qui grillent sur les barbecues.
On les trouve le long de Grazer Damm, entre Steglitz et Templehof.
S-bahn Priestweg, S3, S25
Et puis je suis là, le sourire aux lèvres, à me moquer intérieurement d’un nain en plastique, qui pêche dans un bassin en plastique, où boit un moineau, en plastique lui aussi, quand le propriétaire du chalet sort. Il porte une parabole. Tout sourire il est vêtu d’un short qui laisse apparaître deux jambes blanches et maigres, aux pieds, les célèbres chaussettes et sandales, sa chemise ouverte laisse apparaître un gros ventre, il doit être à la retraite depuis un moment déjà. Il me voit et me salue. Puis dans un véritable berliner Schnauze, il m’explique que c’est pour voir le match de foot de ce soir. Enfin, c’est ce que je devine, car je ne comprends qu’un mot sur deux. Je passe en mode Hochement de tête. Entendant son mari parler, sa femme le rejoint dans le jardin, elle à un côté B52, pas les avions, le groupe. Les mains sur les hanches, elle commente ce que son mari dit. J’attends avec inquiétude le moment où ils vont me poser une question.
La dame s’approche du nain et le change de place, il était en plein soleil, elle le met à l’ombre. En souriant, elle me dit sans doute qu’il sera mieux ici. Après les choses deviennent sérieuses, il faut régler la parabole, madame rentre à l’intérieur et crie des indications à son homme. Ça marche. Alors, il me dit au revoir et rentre dans le chalet.
Hier, l’Allemagne marquait un point contre l’Autriche, je me suis demandé si le nain était aussi devant la télé.
5 Responses
Très drôle ce petit billet!
Mais es tu sûr d’avoir vu la plus longue colonie de schrebergarten?
Il y a ceux de Panterwald, ceux de treptow qui s’étendent sur une très longue disatnce autour de la kiefholzstrasse (on est soudain à la campagne, c’est incroyable, ) ceux de Pankow, très mignons, on les rejoint par la grande passerelle qui traverse les voies vers Bornholmer strasse.
Je connais une famille avec deux enfants qui vivent dans leur petite maison comme ça, près de Dresde (il paraît qu’on n’a normalement pas le droit d’y passer la nuit).
Ouai, très drôle, mais ça valait deux Posts plutôt qu’un seul
Adorable, ça donne envie d’y être !
@mariellina Je ne connaissais pas ceux de Panterwald et de Treptow, je me demande quel est la proportion d’espace vert à Berlin.
@MD Peux tu préciser ta pensée, mon article est trop long?
Bonjour
Sorry for the english (my german is poor, my french worse) – have ‘borrowed’ an image from your site, and used it at
architectureinberlin.wordpress.com, hope you don’t mind!
I like your blog.
Jim