Le restaurant Paris Moskau est à quelques pas de la nouvelle Hauptbanhof de Berlin. La dernière fois qu’on y est allé, l’ancienne petite maison de chef de gare se dressait de l’autre côté d’un océan boueux, le chantier de la Haupbahnof battait son plein, mais cela n’arrêtait pas les clients qui connaissaient l’adresse. Effectivement, c’était fabuleux, tellement, qu’on décida d’y retourner un an après.
L’entrée du restaurant se fait par le côté et sa modestie ne laisse rien deviner de ce qui se prépare dans les cuisines. Les ambassades et le gouvernement sont tout proche, cela se voit aux voitures garées devant et à la clientèle, ce n’est pas pour autant que l’ambiance soit empesée ou ennuyeuse.
Turbot et polenta au safran
On a commencé par lire la carte en buvant une flûte de Sekt Schloß Vaux Riesling (7 € les dix centilitres) à la bulle fine et en dégustant un cube de mousse de tomate crémeuse avec une pointe de pesto et d’olive confite. Ça commençait bien. Notre appétit était ouvert.
Les entrées étaient du même niveau. Un filet de lapin, rosé et parfumé sur un lit de champignons avec ce qui semblait être une réduction du jus de cuisson au sekt. Un feuilleté de pommes de terre truffées. Ça ne paraît rien comme ça, mais à ce stade on ne parle plus de patates. Avec le feuilleté des légumes, comme ces carottes moelleuses et craquantes à la fois, des navets et des champignons, trompettes des maures, mousserons. Et des shiitakes dont je me souviendrai longtemps. Leur texture hésitait entre le rognon et la moelle de boeuf, le goût rond et nacré était long en bouche.
On dut attendre un peu pour le plat principal, car une nuée d’hommes d’affaires clonée, noir et triste s’étaient abattus sur une longue table à côté de la nôtre. Je n’ai jamais vu une tablée aussi importante être aussi peu loquace dans un tel endroit. Peut-être les préludes à une veillée mortuaire.
Feuilleté de pommes de terre truffée
On en profitait pour échanger nos avis sur le vin que nous avions choisi. Un Bourgogne 2004 Clos des Capucins de Louis Jadot. La personne avec qui je partageais ce moment est plus habituée aux Riojas et Bardolo, ce fut une découverte. Comme la visite d’un nouveau pays. Moi je me dis qu’en buvant un tel vin on a du mal à croire qu’il puisse être mauvais pour la santé.
Le plat principal. Pour moi, un filet de turbot accompagné par une polenta au safran, des artichauts poivrade farcis avec une crème de poivrons confite. Le meilleur turbot que j’ai mangé, la peau croustillante et une chaire nacrée (encore une fois) qui s’effeuillait facilement, pour fondre sur la langue, mes papilles gustatives n’en revenaient pas. Pour elle un filet de sandre accompagné de choux rouge confit, de riz crémeux, d’une émincée d’olives, carottes et haricots verts et de jambon Serranno préparé comme un bacon croustillant. L’ensemble éclairé par des parfums très provençaux de thym et de romarin.
Je regrette juste que pour le prix payé il n’accepte pas les cartes de crédit en dehors de la carte CE. Quand vous l’apprenez au moment de payer, ça plombe bien l’ambiance. Au départ, c’est moi qui invitais…
Paris-Moskau
Alt-Moabit 141
10557 Berlin – Tiergarten
D’autres bons restaurants ici et dans la rubrique restaurant de ce blog (surprenant non ?)
3 Responses
Désolé de te contredire, mec, mais Paris-Moskau, aucun intérêt, si vous n’êtes pas un groupe de riches Spießer, plutôt ASI dans votre style, relativement parvenu, et sans goût. Trop cher, loin de tout, et une atmosphère classique artificielle et malsaine (genre nouveaux-riches Russes) à vous en couper l’appétit. Si vous avez de l’argent à mettre dans un dîner je soupçonne qu’il y ait bien mieux à Berlin. Et si vous voulez vous la jouer genre « on n’a pas les mêmes valeurs », investissez-donc dans un dîner dans un vrai restaurant de luxe. A bon entendeur ! Salut !
@Tessier Ludovic. Et mec, figure toit que je sui un riche Spießer, parvenu et sans goût. J’adore la jouer genre « on a pas les même valeurs » Donc tu vois, mec, Paris Moscou et parfait pour moi. Si tu asz d »‘autres commentaires aussi consrtructifs, n’hésite pas, mec.
Boah! Fais pas la gueule coco! Ton blog c’est pas une agence de pub (bon d’accord des fois on pourrait croire!) Si un commentaire « constructif » doit être automatiquement mélioratif, alors ça sert à rien d’autoriser les commentaires… D’autre part je ne trouve pas mon commentaire si peu constructif que ça! J’ai vraiment suivi tes conseil et j’ai prit le temps d’y aller à « Paris-les parvenus », et j’ai vu pas mal de restaurant de toute sortes dans ma vie. Et c’est en toute honnêteté j’ai écrit le commentaire, alors tu vois, frère, (tu permets que je t’appelle « frère »?) j’ veux pas descendre ton blog, que je lis par ailleurs avec relativement de plaisir, mais en l’occurrence c’est non !
Ps: Et je ne suis pas un « toit »: je sais que le « politiquement correct » aseptisé est de mise sur ton site, mais tu pouvais m’insulter autrement que de me donner le nom d’une pièce de charpenterie! Pas de pincettes avec moi mon pote! (Tu as remarqué que je n’en prends pas avec toi (toit ?), ni avec personne d’ailleurs, les pincettes m’ennuient, c’est comme ça…), T’es plus à Prenzlauer Berg, lâche donc le Culcul-la-Praline!
Bon allez, A bientôt !